La Colombie a parcouru un long chemin depuis les années 1990, époque marquée par le conflit armé, les cartels et l’instabilité politique. Aujourd’hui, même si la situation sécuritaire est nettement améliorée, le pays demeure complexe et hétérogène en matière de sécurité. Le niveau de risque auquel est exposé un expatrié dépend non seulement de la zone géographique, mais aussi de son profil : ses revenus, ses activités, sa visibilité et son degré d’intégration locale.
Il est donc crucial d’évaluer les risques de manière différenciée selon que l’on est salarié, retraité ou entrepreneur, afin de mettre en place des stratégies d’adaptation réalistes.
Le salarié expatrié : entre exposition urbaine et prudence quotidienne
Le salarié expatrié (ingénieur, employé d’ONG, cadre d’entreprise multinationale, etc.) évolue souvent dans les grandes villes colombiennes comme Bogotá, Medellín ou Cali. Ces environnements présentent une double facette : modernité apparente et résurgence de la petite criminalité.
Risques principaux : Vols à la tire, agressions opportunistes, cambriolages de logements situés dans des quartiers à proximité de zones mixtes.
Risques spécifiques : Groupes armés urbains dans certaines zones périphériques, manifestations sociales pouvant dégénérer, surveillance de certains profils liés à des ONG.
Bonnes pratiques : Vivre dans des zones résidentielles sécurisées, utiliser des services de transport via applications, éviter les signes extérieurs de richesse, adopter un profil bas.
Le retraité : un profil peu exposé, mais vulnérable aux abus
Le retraité expatrié est, en général, moins exposé à la violence physique, mais plus vulnérable aux arnaques, fraudes administratives et abus de confiance.
Risques principaux : Escroqueries immobilières, abus de confiance, fraudes médicales ou administratives.
Risques indirects : Environnement médical mal préparé, absence d’encadrement familial, propriétés non surveillées.
Bonnes pratiques : S’entourer d’un réseau de confiance, privilégier les biens avec titres vérifiés, exiger des devis écrits, éviter l’isolement.
L’entrepreneur : cible potentielle selon secteur et visibilité
L’entrepreneur étranger est le profil le plus exposé aux risques d’interactions malveillantes, en particulier dans les secteurs économiques sensibles.
Risques principaux : Extorsion informelle, litiges commerciaux, corruption administrative, naïveté dans les pratiques locales.
Risques régionaux : Présence armée résiduelle dans certaines zones rurales, défis logistiques dans des villes secondaires.
Bonnes pratiques : Créer son entreprise avec un avocat local, refuser tout paiement non officiel, encadrer juridiquement les embauches, maintenir la discrétion.
Recommandations générales pour tous profils : S’inscrire au consulat, souscrire à une assurance santé, utiliser des systèmes d’alerte locaux, numériser ses documents.
Zones déconseillées officiellement (mi-2025) : Arauca, Norte de Santander, Chocó, Cauca, Nariño, et certains quartiers urbains.
Conclusion : La Colombie n’est plus ce pays imprévisible que beaucoup imaginent encore. Pour autant, les risques ne doivent pas être minimisés. Une préparation sérieuse, un réseau local fiable et une connaissance des codes culturels permettent d’éviter la plupart des écueils.