Panorama des banques colombiennes : quelles options pour les expatriés?

La Colombie dispose d’un système bancaire bien développé et étroitement réglementé, offrant un environnement financier stable et moderne. Le secteur est supervisé par la Superintendencia Financiera de Colombia, ce qui assure le respect de normes strictes. Ces dernières années, les banques colombiennes ont beaucoup investi dans les technologies : services bancaires en ligne, applications mobiles et paiements numériques se sont largement démocratisés, rendant la banque plus accessible aux résidents et aux expatriés. Par ailleurs, les dépôts bancaires sont protégés par un fonds de garantie (FOGAFIN) à hauteur de 50 millions de pesos colombiens par client et par banque (soit environ 13 000 USD). Pour un expatrié envisageant de s’installer en Colombie (notamment pour y passer sa retraite), il est donc tout à fait possible d’y gérer ses finances en toute sécurité – à condition de bien choisir sa banque et de connaître les démarches d’ouverture de compte.

Les principales banques colombiennes (publiques, privées et en ligne)

La majorité des banques colombiennes sont privées, qu’il s’agisse d’établissements nationaux ou de filiales de grands groupes internationaux. On compte également une banque publique de premier plan, le Banco Agrario de Colombia, détenu par l’État, dont la mission est d’offrir des services bancaires notamment dans les zones rurales. Enfin, depuis quelques années, plusieurs banques 100 % numériques (fintech) ont émergé et gagné en popularité.

  • Banques privées dominantes : Les trois plus grandes banques du pays par la taille des actifs sont BancolombiaBanco Davivienda et Banco de Bogotá, dans cet ordre. Bancolombia est la plus importante banque commerciale du pays et compte un vaste réseau d’agences et de guichets automatiques (GAB) à travers tout le territoire. Davivienda, connue pour sa petite maison rouge en logo, est une banque majeure orientée vers la clientèle de particuliers et d’entreprises, avec une présence significative dans tout le pays. La Banque de Bogotá, quant à elle, est l’une des plus anciennes (fondée en 1870) et appartient au grand conglomérat local Grupo Aval. Parmi les autres établissements privés notables figurent BBVA Colombia (filiale du groupe espagnol BBVA), Scotiabank Colpatria (adossée à la banque canadienne Scotiabank), Banco de Occidente et Banco Popular (également du Grupo Aval), ou encore Banco GNB Sudameris. Chacune de ces banques offre les services courants (comptes courants et d’épargne, cartes bancaires, crédits, etc.) et dispose de multiples agences en zone urbaine.
  • Banque publique : Le Banco Agrario est la principale (et quasiment la seule) banque publique de Colombie orientée vers le grand public. Créé en 1999, il vise à favoriser l’inclusion financière en milieu rural. Le Banco Agrario possède un réseau unique : il est présent physiquement dans 99 % du territoire national avec plus de 790 agences, et dans 471 municipalités il est la seule institution financière présente. Cela signifie que dans de nombreuses petites villes ou villages, c’est la seule banque disponible. Il joue donc un rôle crucial pour les habitants des campagnes et pourra être utile aux expatriés vivant dans des régions isolées (nous y reviendrons). En dehors du Banco Agrario, il existe quelques banques publiques de développement (Bancóldex, etc.), mais celles-ci ne proposent pas de comptes courants pour particuliers.
  • Banques numériques (néobanques) : L’offre de banque digitale s’est beaucoup développée. Les deux services les plus connus sont Nequi (soutenu par Bancolombia) et Daviplata (adossé à Davivienda), qui fonctionnent via des applications mobiles et permettent d’ouvrir en quelques minutes un compte simplifié en pesos. Nequi et Daviplata revendiquent chacun près de 16 millions d’utilisateurs en Colombie, signe d’un engouement réel pour les solutions bancaires en ligne. D’autres fintech existent, comme Movii (porte-monnaie électronique indépendant, ~4 millions d’utilisateurs), Lulo Bank (néobanque lancée en 2022), Dale! (du groupe Aval) ou Nubank Colombia (le géant brésilien de la fintech, arrivé récemment avec une carte de crédit dédiée). Ces acteurs 100 % en ligne offrent souvent des comptes sans frais mensuels et des services pratiques via smartphone. Néanmoins, ils restent associés à un compte en pesos uniquement et nécessitent généralement de disposer d’une pièce d’identité colombienne pour s’inscrire (cédula). Ils viennent en complément des banques traditionnelles, mais ne permettent pas toujours de réaliser toutes les opérations (par exemple, encaisser un chèque – rare en Colombie – ou recevoir facilement un virement international).

Services bancaires et avantages pour les clients étrangers

Pour un expatrié, le choix de la banque va dépendre de plusieurs critères : accessibilité (présence d’agences/ATM près de chez vous), qualité des services en ligne (et éventuellement disponibilité en anglais), possibilités en devises étrangères, niveau des frais, etc. Voici un comparatif des principaux points à considérer :

Accessibilité et réseau d’agences : Les plus grandes banques privées (telles que Bancolombia, Banco de Bogotá, Davivienda, BBVA…) disposent d’agences et de distributeurs un peu partout dans les grandes villes colombiennes. Si vous vivez dans une métropole comme Bogota, Medellín, Cali ou Cartagena, vous aurez l’embarras du choix avec de nombreuses succursales à proximité. Bancolombia, en particulier, possède l’un des réseaux d’agences et de guichets les plus étendus du pays. Cette présence locale est un avantage pour ouvrir le compte et en cas de besoin d’assistance en personne. À l’inverse, certaines banques plus petites ou spécialisées peuvent avoir moins de bureaux. Par exemple, Scotiabank Colpatria est bien implantée dans les grandes villes mais inexistante dans nombre de zones rurales. Quant aux néobanques, elles n’ont pas d’agences du tout (tout se fait en ligne), ce qui peut être un handicap si l’on préfère un contact humain ou en cas de problème complexe. Pour un expatrié, choisir une banque avec une bonne présence locale peut faciliter la vie quotidienne, notamment pour déposer des espèces ou obtenir des services ponctuels.

. Par exemple, l’appli de Bancolombia ou de Davivienda permet de réaliser la plupart des opérations sans se déplacer. En revanche, très peu de banques proposent une interface en anglais. Les sites et applications sont en espagnol, et le personnel en agence ne parle pas toujours anglais couramment. Il est donc utile d’avoir quelques notions d’espagnol financier ou de se faire accompagner d’une personne bilingue lors des démarches en agence. Quelques établissements orientés international peuvent faire exception sur l’assistance en anglais : par exemple, BBVA (banque espagnole) ou Scotiabank ont des habitudes de servir une clientèle étrangère et pourraient fournir documentation ou support en anglais dans certaines agences à Bogota, mais ce n’est pas garanti partout. Globalement, il faut être prêt à gérer son compte en espagnol au quotidien.

Comptes en devises étrangères (USD/EUR) : La monnaie locale est le peso colombien (COP), et la plupart des comptes bancaires ouverts par des particuliers seront en COP par défaut. Si vous percevez des revenus en dollars ou en euros (pension de retraite, transferts réguliers depuis l’étranger), vous vous demandez peut-être s’il est possible d’avoir un compte en devise étrangère. En Colombie, il n’est généralement pas possible d’ouvrir un compte en dollars directement dans une banque locale, sauf à travers des arrangements avec leurs filiales à l’étranger. Concrètement, certaines grandes banques comme Bancolombia, Davivienda, Banco de Bogotá, BBVA, Scotiabank Colpatria ou Itaú peuvent vous aider à ouvrir un compte en USD via leur succursale internationale (souvent au Panama). Cependant, ces services s’adressent à un profil aisé et exigent de fortes conditions : par exemple un dépôt minimum de 4 000 à 5 000 USD à l’ouverture, la justification de l’origine des fonds et parfois un historique de crédit irréprochable. Ce n’est donc pas accessible à tous les expatriés. La plupart du temps, les étrangers vivant en Colombie se contentent d’un compte en pesos et utilisent des solutions de transfert pour convertir leurs devises (voir conseils pratiques plus bas). À noter que les banques facturent des frais pour la réception de virements internationaux en devise (souvent de l’ordre de 20 à 30 USD par opération reçue), et appliquent parfois un taux de change moins favorable que le taux du marché. Il existe des alternatives fintech intéressantes, comme les comptes multi-devises de Wise ou Revolut, qui permettent de détenir des USD/EUR et de convertir en COP à frais réduits – ces solutions pourront compléter utilement votre compte local en pesos.

Frais bancaires et conditions : Les frais bancaires en Colombie sont généralement raisonnables mais il faut en être conscient. La plupart des comptes courants imposent une commission mensuelle de tenue de compte (appelée cuota de manejo), typiquement entre 10 000 et 25 000 COP par mois (environ 3 à 6 €) selon les banques et le type de compte. Beaucoup de banques vous dispenseront de ces frais si vous maintenez un solde minimum (par exemple, ~3 millions de COP en permanence) ou si vous avez votre salaire/pension viré chaque mois. Les frais de retrait aux distributeurs sont en général gratuits dans les GAB de votre propre banque, mais une petite commission peut s’appliquer si vous utilisez le distributeur d’une banque tierce (quelques milliers de pesos par retrait). À noter que les néobanques comme Nequi, Daviplata ou Movii n’ont pas de frais mensuels et offrent les retraits gratuitement (souvent via le réseau d’ATM tiers Servibanca). En revanche, elles peuvent avoir des plafonds d’utilisation (montant maximal de transactions mensuelles) si vous n’avez pas fourni certains justificatifs. Enfin, les cartes bancaires : quasiment toutes les banques fournissent une carte débito (carte de débit) à l’ouverture du compte, utilisable en magasin et aux ATM. L’obtention d’une carte de crédit est plus difficile pour un nouvel arrivant : il faudra en général attendre quelques mois, justifier de revenus stables en Colombie et d’un bon historique bancaire local. Pour un expatrié retraité recevant sa pension de l’étranger, il peut être compliqué d’obtenir une carte de crédit locale immédiatement, à moins d’avoir des investissements ou un historique financier dans le pays.

Services spécifiques pour expatriés : Certaines banques mettent en avant leur capacité à servir les étrangers : Davivienda est réputée assez accommodante avec les titulaires de visas temporaires, et Scotiabank Colpatria, de par son lien avec le Canada, a l’habitude de traiter avec une clientèle internationale (par exemple, certains expatriés rapportent une bonne expérience chez Colpatria). Cependant, il ne s’agit pas de filiales “expatriés” au sens strict, juste d’une familiarité accrue de certains conseillers avec les dossiers de clients venus d’ailleurs. En résumé, toutes les grandes banques colombiennes acceptent les clients étrangers à partir du moment où ceux-ci fournissent les documents requis (la cédula de extranjería), mais quelques-unes se démarquent par une expérience client un peu plus simple pour les non-résidents.

Ouverture d’un compte en banque en tant qu’étranger : procédures et obstacles

Conditions de base – visa et cédula : Pour ouvrir un compte bancaire en Colombie en tant qu’étranger, la condition sine qua non est d’avoir un statut migratoire régulier. En clair, un simple touriste sans visa de long séjour ne pourra généralement pas ouvrir de compte. La plupart des banques exigent que vous possédiez un visa colombien valable (visa de résident temporaire, résident permanent, visa de travail, d’étudiant, de rentier, etc.) ainsi qu’une Cédula de Extranjería, qui est la carte d’identité colombienne pour étrangers. Dès que vous obtenez un visa de long séjour, vous êtes tenu de solliciter une cédula; c’est ce document plastifié avec numéro d’identification qui vous sera demandé par les banques. Certaines banques tolèrent de démarrer la procédure avec le passeport et le visa dans celui-ci, en attendant la délivrance de la cédula, mais c’est variable. En tout cas, sans visa, pas de compte bancaire : les banques n’acceptent pas les non-résidents sauf cas très spécifiques (par ex. accords pour certains frontaliers ou réfugiés).

Documents requis : Les justificatifs à fournir dépendent de votre situation. De manière générale, il faut présenter en personne à l’agence : un passeport en cours de validité, la cédula de extranjería (ou à défaut le visa collé dans le passeport), et souvent un second document d’identité avec photo (par exemple un permis de conduire étranger). En plus de cela :

  • Si vous êtes salarié en Colombie, la banque demande une lettre de votre employeur indiquant votre poste, revenu mensuel et la durée de votre contrat.
  • Si vous êtes travailleur indépendant ou retraité, on pourra vous demander des preuves de revenus réguliers, comme des relevés bancaires récents, une attestation de pension ou des déclarations de revenus.
  • Si vous êtes étudiant, il faut généralement une attestation d’inscription de l’école/université précisant la durée du programme.
  • Un justificatif de domicile en Colombie est souvent exigé pour tout le monde : contrat de location, facture d’électricité ou d’internet à votre nom, etc.
  • Parfois, il est nécessaire de fournir un NIT ou RUT – c’est le numéro d’identification fiscale en Colombie. Pour un particulier non-commerçant, le RUT n’est pas toujours requis à l’ouverture, mais il peut être demandé plus tard pour certains services.

Chaque banque a ses formulaires à remplir (en espagnol). Une fois le dossier déposé, la banque procède à des vérifications (votre identité, éventuellement un contrôle de « liste noire » internationale anti-blanchiment, etc.) et évalue votre profil. Il n’est pas rare qu’un directeur d’agence doive approuver l’ouverture du compte d’un étranger, ce qui peut prendre quelques jours. Dans l’ensemble, les pièces demandées restent similaires d’une banque à l’autre – l’objectif étant de prouver votre identité, votre résidence en Colombie et l’origine licite de vos fonds.

Difficultés fréquentes : De nombreux expatriés témoignent que l’ouverture de compte n’est pas toujours “fluide” du premier coup. D’abord, certaines banques refusent les visas temporaires de courte durée ou les visas touristiques. Si vous êtes dans vos premiers mois en Colombie avec un visa temporaire (par exemple Visa Visitor ou Permis Vacances-Travail), il faudra peut-être insister ou essayer plusieurs banques pour trouver celle qui accepte. Ensuite, l’absence d’emploi local complique les choses : sans revenu en Colombie, le banquier peut craindre que le compte reste inactif ou serve à des fins irrégulières. N’hésitez pas à expliquer clairement votre situation (par ex. « je perçois ma pension depuis la France et je veux la transférer ici chaque mois pour vivre en Colombie »). À ce sujet, sachez que certains établissements imposent une ancienneté : par exemple, des banques demandent que le client soit présent dans le pays depuis au moins 6 mois avant d’autoriser des virements internationaux entrants. Cela vise à éviter qu’un étranger de passage n’ouvre un compte juste pour déplacer des capitaux. Ce genre de restriction peut surprendre – elle n’est pas systématique, mais possible selon la politique interne de la banque. Autre obstacle possible : la barrière de la langue, comme évoqué plus haut. Si votre espagnol est limité, l’entretien avec le conseiller bancaire peut être déroutant, d’où l’importance de se faire accompagner si possible. Enfin, il faut mentionner la lenteur administrative : préparez-vous à remplir des formulaires papier, à fournir des copies et parfois à revenir le lendemain pour finaliser (par exemple, pour récupérer votre carte bancaire). La délivrance de la carte de débit liée au compte peut prendre quelques jours dans certaines banques (elle est parfois fabriquée à Bogotá puis envoyée en agence locale). En somme, ouvrez votre compte suffisamment tôt après votre installation pour parer à ces éventuels délais.

Conseils pratiques pour les expatriés en Colombie

  • Préparez bien votre dossier : Avant de vous rendre en agence pour ouvrir un compte, assurez-vous d’avoir tous les documents nécessaires (passeport, cédula, preuve d’adresse locale, etc., voir liste ci-dessus). Si vos justificatifs de revenus sont dans une langue étrangère, faites-en au moins une traduction informelle en espagnol pour aider le conseiller à comprendre. Par exemple, un relevé de pension en anglais ou en français pourra être accompagné d’une explication en espagnol du type de revenu et montant mensuel. Plus votre dossier est clair, plus l’ouverture sera facile.
  • Choisissez la bonne agence : Il peut être judicieux de vous adresser à une agence située dans une grande ville ou dans un quartier où résident des expatriés. Ces agences ont souvent l’habitude de traiter des demandes d’étrangers. Par exemple, à Bogotá, les bureaux principaux de Bancolombia ou Davivienda voient régulièrement passer des non-colombiens et connaissent les procédures. En province, il est parfois plus difficile de faire comprendre votre situation (surtout si le personnel n’a jamais ouvert de compte à un étranger auparavant). N’hésitez pas à demander « ¿Esta sucursal puede abrir cuentas a extranjeros con visa X? » avant de commencer les démarches. En cas de refus ou d’incompréhension dans une agence, il ne faut pas hésiter à tenter votre chance dans une autre agence ou auprès d’une autre banque.
  • Utilisez les solutions de transfert international : Pour rapatrier vos fonds depuis votre pays d’origine vers la Colombie, comparez les options. Les virements bancaires internationaux classiques fonctionnent (votre banque étrangère envoie les fonds sur votre compte colombien via SWIFT), mais ils peuvent être coûteux et lents. Des plateformes comme Wise offrent une alternative avantageuse, avec des frais réduits et un taux de change au plus proche du marché. Par exemple, vous pouvez virer votre pension sur Wise et la convertir en pesos sur votre nouveau compte local quasiment au taux réel. D’autres services comme Western Union ou MoneyGram permettent aussi de recevoir de l’argent en Colombie, soit en liquide soit sur un compte bancaire. Informez-vous sur les frais et limites, et choisissez la méthode la plus économique et sûre pour recevoir régulièrement vos fonds de l’étranger.
  • Banque au quotidien : Une fois votre compte ouvert, familiarisez-vous avec les outils en ligne (site web, application mobile) de votre banque. Vous pourrez payer de nombreuses factures (loyer, électricité, téléphone…) directement en ligne via le système local (PSE pour les paiements en ligne, ou en scannant des codes QR). La Colombie est encore une société assez portée sur le liquide, mais la plupart des commerces acceptent les cartes bancaires. Vous pouvez donc retirer des espèces aux GAB de temps en temps pour vos besoins en cash – essayez de le faire aux distributeurs de votre propre banque pour éviter les frais. Pour les dépenses importantes (loyer, achat de voiture, etc.), les virements locaux (transferencias) sont très utilisés. Apprenez à effectuer un virement via l’appli ou l’espace client web (il faudra inscrire le bénéficiaire avec son numéro de compte, généralement appelé Cuenta Nequi ou Cuenta de Ahorros selon le cas, et son numéro d’identification). En cas de doute, le service client de la banque est joignable par téléphone, mais là encore l’assistance en anglais n’est pas garantie.
  • Sécurité et vigilance : Soyez prudent lors de l’utilisation des DAB/ATM en Colombie. Privilégiez les distributeurs situés à l’intérieur des banques ou des centres commerciaux et évitez ceux isolés dans la rue la nuit, pour des raisons de sécurité. Cachez votre code PIN en le tapant et soyez attentif à toute anomalie du distributeur (par exemple un objet suspect pouvant indiquer un skimmer). De façon générale, la fraude à la carte n’est pas plus élevée qu’ailleurs, mais il convient de rester vigilant. La banque peut vous envoyer des notifications SMS ou appli pour chaque transaction – activez-les afin de surveiller votre compte en temps réel. En cas de vol ou de perte de votre carte, faites opposition sans tarder (chaque banque a un numéro d’urgence 24h/24).

Des options plus limitées en zones rurales

Comme mentionné plus haut, les expatriés qui s’installent en dehors des grandes villes devront composer avec une offre bancaire réduite. Dans les campagnes colombiennes, le Banco Agrario est souvent la seule banque disponible. Cela signifie que si vous vivez dans un petit village, il y a de fortes chances que la seule agence bancaire à des kilomètres à la ronde soit une agence Banco Agrario. La bonne nouvelle est que vous pourrez y ouvrir un compte d’épargne de base et disposer d’une carte, même en tant qu’étranger (les exigences de visa/cédula s’appliquent de la même manière). Le Banco Agrario propose des services essentiels, mais il est moins orienté « clients internationaux » que les banques privées urbaines – les démarches peuvent donc y être un peu plus lentes ou rigides.

Si vous résidez en zone rurale, vous avez tout de même la possibilité d’ouvrir votre compte dans une banque privée en ville (par exemple lors d’un déplacement à Medellín ou Bogotá), puis d’utiliser les canaux à distance une fois de retour à la campagne. En effet, même sans agence physique à proximité, vous pourrez gérer vos opérations via internet. Pour les retraits ou dépôts d’argent liquide, sachez que les banques colombiennes s’appuient sur un vaste réseau de correspondants bancaires (corresponsales bancarios). Ce sont des commerces de proximité (pharmacies, supérettes, bureaux de poste…) équipés pour effectuer des services bancaires de base en votre nom. Par exemple, via un correspondant Bancolombia ou Davivienda, on peut déposer du liquide sur son compte ou retirer de l’argent, payer des factures, etc., sans devoir se rendre à l’agence en ville. Plus de 11 000 de ces points sont disséminés dans le pays, y compris dans les zones rurales mal desservies. Renseignez-vous localement : il y a peut-être un magasin ou une coopérative affiliée à votre banque où vous pourrez faire certaines opérations du quotidien.

Enfin, gardez à l’esprit que l’infrastructure internet en zone rurale peut être moins fiable. Les applications mobiles bancaires nécessitent une connexion data stable pour fonctionner. Il faudra parfois patienter ou trouver le bon endroit (par exemple, se rapprocher du centre du bourg) pour capter du réseau et valider une transaction en ligne. En cas de panne internet, la solution de secours reste l’agence Banco Agrario ou le correspondant bancaire le plus proche.


En conclusion, les expatriés en Colombie disposent d’un choix varié de banques pour gérer leur argent, des géants privés aux fintech innovantes en passant par la banque publique. Les clients étrangers sont les bienvenus dans la plupart des établissements dès lors qu’ils présentent un visa et une cédula, même si les procédures peuvent être un peu plus lourdes qu’ailleurs. En prenant le temps de s’informer sur les conditions d’ouverture, de comparer les services (notamment pour recevoir des fonds de l’étranger) et de préparer ses documents, un expatrié – qu’il soit actif ou retraité – pourra trouver sans trop de difficulté une solution bancaire adaptée à ses besoins en Colombie. N’hésitez pas à solliciter les conseils d’autres expatriés via les forums et groupes dédiés, car les retours d’expérience sont précieux pour connaître la banque qui saura le mieux répondre aux attentes spécifiques d’un non-résident. Avec la bonne approche, gérer son budget en Colombie devient vite une routine bien huilée, vous permettant de profiter sereinement de la vie dans votre nouveau pays d’accueil.

Sources : Superintendencia Financiera de Colombia, sites officiels des banques (Bancolombia, Banco de Bogotá, etc.), guide UFE expatriés, forums PVTistes et expat.com, Guide GoldenHarbors 2025, Guide Zebank, article Wise.

Nos autres articles: