Dans les grandes villes, les hôpitaux publics offrent de bonnes infrastructures, mais sont souvent très fréquentés. Beaucoup d’expatriés préfèrent le secteur privé (avec assurance internationale) pour bénéficier de soins rapides et de praticiens parlant anglais. Dans ce cas, la prise en charge se fait via une mutuelle ou assurance privée, qui rembourse les frais médicaux en Colombie.

Qualité des soins

Globalement, la Colombie obtient de bons indicateurs de santé (espérance de vie ~79 ans) et est bien notée par l’OMS. Le secteur public offre des soins accessibles de qualité correcte : la moitié des meilleurs hôpitaux d’Amérique latine se trouve en Colombie, surtout dans les cliniques privées. Les grands hôpitaux publics urbains maintiennent de hauts standards d’hygiène et de technologie, mais peuvent être saturés, en particulier aux urgences. En revanche, le secteur privé est réputé pour ses infrastructures modernes et son personnel qualifié (souvent formé à l’étranger). Bogotá, Medellín ou Cali comptent des cliniques internationales (dont de nombreux médecins maîtrisent l’anglais ou le français) . C’est pourquoi de nombreux patients étrangers viennent en Colombie pour des soins spécialisés. Cependant, la qualité peut varier selon les régions : les zones rurales disposent souvent de moins de moyens, ce qui explique l’accent mis sur une couverture universelle et des centres de santé primaires.

Coûts et financement

Le système est principalement financé par les cotisations sociales et les budgets publics. Au total, un salarié voit environ un tiers de son salaire brut prélevé pour la santé et la retraite (12,5 % pour la santé seul, répartis entre employeur et salarié). Pour les indépendants, le taux de cotisation est équivalent (~29– 31 % du revenu déclaré). Les soins de base du Plan Obligatoire de Santé (consultations, examens, hospitalisation, médicaments courants) sont en principe gratuits au moment des soins pour les affiliés (pris en charge par l’EPS). Néanmoins, des co-paiements existent pour certains actes ou traitements non urgents, afin de financer le système et d’encourager la prévention. Par exemple, en régime contributif, l’assuré cotisant n’a généralement pas de copaiement pour l’hospitalisation, mais ses ayants droit en paient.

Pour les visiteurs ou nouveaux arrivants, il est recommandé de contracter une assurance santé complémentaire internationale (mutuelle étrangère ou CFE). En effet, une consultation coûte environ 40–50 € chez un généraliste et 45–100 € chez un spécialiste en privé, et les cliniques exigent souvent un paiement à l’avance. Les assureurs internationaux permettent de couvrir ces frais élevés, surtout en début d’expatriation. Les Hôpitaux privés des grandes villes proposent même des forfaits adaptés aux expatriés (toutes procédures incluses).

Rôles des EPS et IPS

Les Entidades Promotoras de Salud (EPS) sont au cœur du système : ce sont des sociétés (privées ou mixtes) agréées par l’État pour gérer l’affiliation des assurés, collecter les cotisations sociales et financer les soins du POS. Elles choisissent un réseau d’Instituciones Prestadoras de Salud (IPS) – hôpitaux, cliniques, centres de soins – auprès duquel leurs affiliés vont se faire soigner. En théorie, l’EPS agit comme un gestionnaire et un assureur. En pratique, ce rôle d’intermédiaire a parfois été critiqué : les EPS peuvent introduire des délais ou des barrières administratives (appels d’offres, références médicales) entre le patient et les soins. Les épisodes récents ont montré des problèmes de liquidités : certaines EPS privées accumulent des dettes auprès des hôpitaux, menaçant le fonctionnement des IPS. Face à ces difficultés, le gouvernement a même fait intervenir le gendarme de la santé (Supersalud) pour remplacer la direction de grands assureurs privés en 2023.

Réformes en cours

Le système colombien fait l’objet d’un vaste projet de réforme. Le président Gustavo Petro, élu en 2022, entend transformer en profondeur la gouvernance de la santé. Les propositions clés sont :

1) renforcer l’offre de soins primaires (création de centres de santé de premier niveau surtout ruraux)

2) supprimer le modèle actuel d’affiliation aux EPS. Concrètement, le projet prévoit que l’État (via l’agence ADRES) gère directement l’affiliation et le financement des soins, en versant les fonds publics aux hôpitaux/ centres de santé, sans passer par les EPS. Les EPS existeraient toujours, mais comme simples gestionnaires de médicaments, sans toucher à l’argent des patients.

Le débat est vif : les partisans estiment que cela simplifiera l’accès et luttera contre la corruption, tandis que les opposants y voient une dérive étatique lourde et de potentiels effets sur la qualité. À ce jour (2025), les réformes sont partiellement en marche : le gouvernement de Petro a annoncé qu’il appliquera plusieurs changements par décret, même si le projet de loi initial a été repoussé. Les expatriés doivent être conscients de ces enjeux (peuvent impacter l’assurance santé et l’accès futur) et rester informés via les médias locaux (voir par exemple la VOA ou le Ministère de la Santé de Colombie).

Conseils pour l’expatrié

• Votre affiliation : si vous arrivez comme salarié, votre employeur affilié vous et prélève les cotisations santé automatiquement. Pour les autres (indépendant, retraité, sans emploi), il est conseillé de s’affilier volontairement au régime contributif auprès d’une EPS, ou de souscrire une assurance internationale complémentaire.
• Choix du médecin : en général, les expatriés consultent les médecins privés des grandes villes (Bogotá, Medellín, Cali…). Ces praticiens sont souvent très compétents et habitués à recevoir des étrangers. Avec une assurance internationale, vous pourrez choisir librement votre spécialiste sans passer par un système de référence complexe.
• Communauté et ressources : rapprochez-vous des communautés d’expatriés et du consulat/ ambassade. Ils fournissent des listes de médecins bilingues et conseillent sur la meilleure couverture santé. [En savoir plus ici] sur les groupes d’entraide et formalités françaises en Colombie.
• Préparez votre dossier : en demande de visa ou de résidence, des justificatifs d’assurance santé sont souvent exigés. Pensez à intégrer ces démarches dès le début.

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